Interview avec Arnaud Faure Beaulieu 

Bonjour Arnaud Faure,

À l’occasion de l’exposition « Ah ! les belles Italiennes » de Daniel Buren qui aura lieu à partir du 9 septembre 2022 à la galerie Faure Beaulieu au Luxembourg nous avons souhaité vous poser quelques questions. 

 Après avoir fondé une première galerie à Paris, vous avez souhaité élargir cette activité à l'extérieur de la France, pourquoi avoir choisi le Luxembourg ?

J’ai choisi d’abord le Luxembourg parce qu’il m’a semblé que ce pays avait la volonté d’organiser de plus en plus d’événements de grande qualité autour de l’art contemporain et ce depuis plusieurs années. Je l’ai perçu comme une vraie montée en puissance de ce pays sur la scène de l’art contemporain et la réponse à un souhait réel de la part des habitants, des acteurs artistiques et culturels locaux. Le Luxembourg présente pour moi l’avantage d’être géographiquement proche de la France, ce qui facilite les choses d’un point de vue logistique et que de nombreux grands artistes internationaux avec lesquels je souhaite collaborer ne soient pas encore représentés par des galeries.

Pour l’ouverture de cette galerie vous collaborez avec le célèbre Daniel Buren, sur ses œuvres « Ah ! les belles Italiennes ». Pouvez-vous nous raconter comment est née l’idée de cette exposition ?

J’ai rencontré Daniel Buren il y a un peu moins de deux ans par le biais de Frédéric Galliano, l’un des artistes que je représente. L’idée de notre collaboration a tout simplement été abordée par la suite lors d’un déjeuner. Daniel Buren n’étant à cette époque pas représenté au Luxembourg, c’est à ce moment que nous avons discuté de la possibilité d’une exposition autour d’une série d’œuvres inédites et d’une représentation sur ce territoire avec lequel il avait par ailleurs déjà une histoire. En effet, Daniel Buren avait déjà exposé au Mudam et avait installé des œuvres in-situ permanentes dans la ville de Luxembourg en 2001 (D’un Cercle à l’Autre : le Paysage emprunté)

D’autres collaborations sont-elles en cours ? 

D’autres collaborations et idées de collaborations sont toujours en cours ! Avec Daniel Buren mais aussi avec d’autres grands artistes internationaux que je souhaiterais présenter au Luxembourg par la suite. Je profite également de cette interview pour annoncer en avant première à l’IESA une grande nouvelle qui est celle de l’ouverture, à Paris, au mois de novembre prochain, de See Galerie : une nouvelle galerie, lieu d’échange et de convivialité lié à l’art, situé en plein cœur du marais, à 5 minutes du Centre Pompidou, qui s’étendra sur 300 mètres carrés et regroupera au sein d’un même espace une galerie d’art, une libraire dédiée à l’art et à la culture, un salon de thé et une boutique de type musée où seront, entre autre, présentées en exclusivité des œuvres inédites en éditions limitées.

Vous étiez étudiant en master Art contemporain à l’IESA, vous enseignez aussi à l’IESA et aujourd’hui vous faites l’objet d’un article dans le magazine online « Paper Jam », le magazine le plus suivi au Luxembourg ! Est-ce que l’enseignement à l’IESA a contribué à ce brillant parcours professionnel ? 

En arrivant à l’IESA, j’avais la passion, la curiosité et l’envie. Mais je n’avais ni les connaissances (ma culture se portait vers des périodes plus anciennes et plus classiques), ni l’expérience, ni le réseau. L’enseignement de l’IESA, s’il est jumelé à un minimum d’autonomie, de curiosité et de débrouillardise, est un fantastique tremplin pour tous les étudiants désirant devenir acteurs dans le milieu de l’art contemporain. Si l’Ecole du Louvre forme les conservateurs et historiens de l’art, je pense pouvoir dire que l’IESA est l’école dont on retrouve le plus fréquemment les étudiants sur le marché : au sein des galeries, auprès des fondations et autres institutions, des maisons de ventes, auprès des artistes, des commissaires d’exposition et j’en passe. En tant que professeur, j’ai souvent l’occasion de retrouver d’anciens étudiants par la suite dans le milieu professionnel et parfois même d’avoir l’opportunité de travailler avec eux. C’est donc très utile pour tout le monde ! Le côté international de l’IESA, je pense particulièrement à son ouverture vers les étudiants chinois, est également une fantastique opportunité de créer des liens et des passerelles entre différents pays et différentes cultures.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes étudiants qui veulent se lancer ? 

Je leur conseille de bien observer la profession avant de se lancer, de faire les bons choix de stage afin d’obtenir une vision assez large du marché, et assez précise du secteur vers lequel ils souhaitent se diriger. Les stages permettent autant de savoir ce que l’on veut, que ce que l’on ne veut pas. Cela fait donc gagner beaucoup de temps et d’expérience ! En sortant de l’IESA, j’aurais tendance à conseiller à ceux qui veulent se lancer de d’abord commencer par une expérience, même sur une durée limitée, dans le secteur qui les intéresse. Il vaut mieux aussi avoir le réseau suffisant (celui-ci pouvant être travaillé dès son entrée à l’IESA). Enfin lorsqu’il s’agit d’entreprenariat, quel que soit le secteur vers lequel on se dirige, mieux vaut être armé de volonté, de patience et de pugnacité.

Nous vous remercions d'avoir répondu à ces questions et nous vous souhaitons tout le succès possible dans cette nouvelle aventure!

Merci et j’ai hâte de découvrir mes nouveaux étudiants !

 

Exposition « Ah ! les belles Italiennes », Daniel Buren
Du 09.09 au 24.09
Du mercredi au samedi
De 13h30 à 19h30
Malt Innovative Factory
1 rue de la Tour Jacob
L-1831 Luxembourg
Vernissage jeudi 8 septembre dès 18h

Photo par Kristina Mariinskaya