Ils découvrent des expositions d'art contemporain prestigieuses
Du 21 au 24 juillet, guidés par Cynthia Cervantes, responsable des programmes internationaux de l’IESA arts&culture et par leur professeur Daniel Lesbaches, les étudiants en MBA Contemporary art et MBA Arts & cultural management ont pu découvrir deux des plus prestigieuses expositions d’art contemporain qui se déroulent en Allemagne : “documenta” à Kassel et “Skulptur Projekte” à Münster.
Créée en 1955 pour promouvoir, dans l’Allemagne de l’époque, l’art moderne persécuté par les nazis, “documenta” (qui en est à sa 14ème édition), a conquis sa renommée en proposant, tous les cinq ans, un vaste panorama de la création contemporaine internationale. Après avoir exploré, en mai, le volet athénien de “documenta” (qui pour la première fois se tient ainsi dans deux sites), les étudiants ont pu visiter les principales expositions de Kassel disséminées dans la ville.
En un parfait contrepoint, le Museum Fridericianum déployait dans ses salles la belle collection du musée d’art contemporain d’Athènes (EMST). Alors que, dans la capitale grecque, les expositions étaient en prise directe avec l’actualité et les nombreuses crises que connaît le monde actuel, celles de Kassel s’intéressaient davantage aux résonances de l’histoire, tout en explorant la notion de territoire qui lui est intimement liée.
Parmi les principaux sites que les étudiants ont pu visiter, on peut citer la magistrale exposition à la Neue Galerie. Vaste et spectaculaire, la Neue Galerie, un ancien centre de tri postal, a été construite dans les années 1960 dans un style brutaliste et dont l’ambiance et les immenses espaces s’apparentent à ceux du Palais de Tokyo, à Paris.
De Kassel, les étudiants se sont ensuite rendus à Münster. En 1977, le célèbre commissaire et directeur de musée Kasper König créait dans cette ville la première édition de “Skulptur Projekte” (“Sculpture Projects”, en allemand), qui se tient depuis lors tous les dix ans. Outre sa périodicité très lente, cette exposition a plusieurs particularités qui la rendent unique. D’abord, toutes les oeuvres exposées y sont des “projets” in situ. Les artistes invités choisissent un lieu dans la ville, en général en extérieur, pour y réaliser une oeuvre inédite. L’exposition affronte directement les problèmes de l’art public, de sa relation avec l’architecture à sa réception publique toujours controversée.
Visiter “Skulptur Projekte”, c’est explorer une sorte de musée en plein air de la sculpture contemporaine. C’est aussi découvrir des strates temporelles dont les plus anciennes ont maintenant quarante ans, tout en arpentant une ville totalement détruite en 1945 et dont le centre fut reconstruit, après la guerre et par la volonté des habitants, à l’identique. Là encore, les télescopages de l’histoire prennent un relief dramatique et problématique.
Les étudiants ont pu découvrir plusieurs installations remarquables, dont certaines témoignent de l’extension de la notion de sculpture dans l’art le plus récent. S’il fallait retenir une oeuvre comme emblème de cette cinquième édition de “Skulptur Projekte”, ce serait sans aucun doute la magnifique performance (ou sculpture vivante) Leaking Territories de la jeune artiste roumaine Alexandra Pirici. Emblématique, d’abord, par sa relation avec l’histoire et le monde contemporain, elle se déroule dans la reconstitution de l’ancien Rathaus (Town Hall) de Münster et plus précisément dans la « Salle de la Paix ». Par le travail des corps et du langage, Pirici déploie, contre les guerres, l’essence de la diplomatie : “Let the other part be heard too.”
En quatre jours intenses, les étudiants ont ainsi pu découvrir deux grandes séries d’expositions de très haute qualité (tous les accrochages étaient particulièrement beaux et stimulants) et deux manifestations dont leur rareté rend la visite d’autant plus agréable.