L’exposition « Inter-locution » présente à Glassbox, à Paris, les œuvres de cinq artistes internationaux autour du constat de la surcharge d’information qui pèse sur chacun à l’ère de la société numérique. Conçue par cinq étudiants du programme international MBA in Arts & cultural management de l’IESA arts&culture, l’exposition réunit des sculptures, installations et dispositifs multimédia de Samuel Bianchini, Tomek Jarolim, Raphaëlle Kerbrat, Angela Jiméne et Giorgi Maghradze.
« Inter-locution » : quelle interactivité dans l’art contemporain ?
Alors que l’omniprésence de l’information empêche de réellement se concentrer sur un sujet, cela se vérifie dans le domaine de l’art contemporain : la connexion complète à une œuvre dans l’isolement d’une galerie est devenue plus difficile et perturbée par l’impression de rater un événement du monde extérieur. De plus, l’utilisation quasi constante des outils technologiques et l’accès à un flux continu d’informations entraînent une exigence de parfaite clarté et d’approche facile de l’œuvre d’art. Enfin, le public est de plus en plus difficilement disposé à interagir avec les œuvres sans avoir recours aux principes de l’industrie du divertissement.
S’inscrivant dans un ensemble de trois expositions co-curatées par les élèves de l’IESA arts&culture et ayant pour thème général les « futures », l’exposition « Inter-locution ». Comme l’indique son titre en forme de jeu de mots, elle entend explorer la notion d’interactivité dans l’art contemporain et les diverses formes que cette interaction peut prendre. A travers les œuvres de cinq artistes qui abordent différents médias, elle explore la relation triangulaire qui se joue entre l’artiste, son œuvre et le public.
Installations multimédia de Bianchini, Jarolim, Kerbrat, Jiméne et Maghradze
Les installations de Tomek Jarolim comme l’installation interactive #Blindspot, à travers des images diffusées sur divers appareils, des recherches sur la saturation de la lumière numérique et la couleur du pixel, offrent une réflexion sur le statut du spectateur et de l’artiste. Le travail de Samuel Bianchini fait appel à des dispositifs technologiques novateurs pour explorer les nouvelles formes d’expériences esthétiques, les modes de représentation et les organisations socio-politiques. L’œuvre intitulée Body Mask d’Angela Jiménez s’active en présence de spectateurs et génère alors une troisième présence, l’œuvre se multipliant. Elle traite ainsi de la notion de présence du regard.
Giorgi Maghradze présente une installation lumineuse dans laquelle une vidéo est déconstruite par des filtres spéciaux et l’image est ainsi manipulée. Enfin, l’installation BUG Antenna de Raphaëlle Kerbrat, deux antennes télescopiques réagissant à l’intensité et au nombre de réseaux présents autour d’elles, s’inscrit dans une recherche sur le paradoxe de l’immatérialité apparente du numérique, qui repose en fait sur des infrastructures parfaitement matérielle.