Exposition : " DIALOGUE "

Commissaire d'exposition : Parisa Kazemi 

"DIALOGUES"

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Dialoguer, c’ est échanger, supprimer des barrières…

"DIALOGUES" cherche à repousser les frontières entre l'abstrait et le concret, briser les codes et les attentes conventionnelles enassociant la noblesse de la toile et de la peinture à l’huile avec desmatières peu nobles et polluantes, parfois issues du recyclage. Letalent de l’artiste réside en sa capacité à nous étonner. Il s’agit ici de nous confronter à nos habitudes pour que nous prenions conscience de notre responsabilité envers notre environnement et celui que nous laisserons aux générations futures.

Kimia Pichdadian, née après la révolution islamique dans un pays à multiples facettes où la contradiction est profondément enracinée, communique avec un accent franc et direct, parlant dehic et nunc. Morteza Azami et Mansour Vakili, qui ont grandi dans l’Iran d’ »avant », nous emmènent dans l’univers de lapeinture à l’huile, de la senteur de térébenthine et des couleurs,dans des ateliers baignés de lumière ou résonnent la voix d’Ella Fitzgerald et la trompette de Louis Armstrong. Leurs oeuvres nous plongent dans l’intimité d’un univers qui embellit l’âme…

L’abstrait nous est inévitablement familier. Non seulement dans l’art , mais aussi et surtout dans notre propreexpérience du quotidien : la frontière entre notre intimité la plus profonde, l’endroit inaccessible à autrui etl’incarnation du concret, deséléments les plus matériels, est floue et fluctuante. Nous ne la percevons pas ou peu. Le processus dialectique de la déclinaison du concret et la matérialisation de l’abstrait engendre une nouvelle perspective artistique, où les frontières entre ces deux aspects de l'art se fondent harmonieusement, créant ainsi des oeuvres captivantes et évocatrices.

 

Mansour Vakili

Dans l'intimité de chaque toile, l'artiste explore les mystères de lacréation. Symphonie de couleurs, une extase mystique qui se répèteinlassablement. Chaque oeuvre prend la forme d’un voyage infini,devenant à la fois un monde à part entière et une partie de notreunivers intérieur. Les lignes, tracées avec une précision d'architecte,dévoilent un espace vacant qui précède cette extase mystique, lepassage secret par lequel l'artiste est transporté pendant des heures,des jours, voire des semaines. Si ce vide n'existait pas...

Évoquer les oeuvres de Mansour Vakili sans parler de la langueserait une omission. Bien que cela ne relève pas de la calligraphie,l'écriture est une figure de proue dans ses créations. Eduqué enpersan, écrivant de droite à gauche, puis formé en France auxlettres latines, Mansour révèle le secret de son art. Car il procèdede la même manière en peignant que lorsqu'il écrit, le geste de lamain devenant ainsi un élément essentiel de son processusartistique. Né à Téhéran en 1946, Mansour est un artiste polymorphe. Il aparticipé à de nombreuses expositions et projets architecturaux,tant en Iran qu'en France. Le langage de Mansour Vakili est unlangage à découvrir et à conserver précieusement."

 

MORTEZA AZAMI

Dans l'atelier de l'artiste Morteza Azami, l'effacement devient une résurgence de toute obscurité. Ses toiles sont travaillées et retravaillées, créant ainsi une dynamique intrigante où les éléments du passé semblent se dissoudre pour faire place à une émergence,invitant ainsi le spectateur dans une réflexion profonde sur la transformation et l'évolution. Animé par l'idée de métamorphose,Morteza Azami se sent poussé aux résurgences et à la réinvention de son univers pictural. Chaque coup de couteau est une incantation, une promesse d'optimisme, une métamorphose de la toile grise en un monde vibrant de couleurs et de lumière.

Les traits de ses oeuvres semblent s’étendre au-delà du tableau,conférant à l’ensemble une illusion que les lignes se prolongent au-delà des limites de la toile, invitant les spectateurs dans un voyageintemporel.

Morteza Azami est né à Téhéran en 1948 et a ensuite poursuivi ses études en Suisse, où il s'est fait rapidement connaître en tant que peintre et où son travail a été commenté dans la presse. Cependant,lors d’un voyage à Paris, la Ville Lumière a ensorcelé son coeur, leconduisant à s’y installer et à poursuivre des études en architecture.Bien que son parcours ait commencé dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme, sa passion dévorante pour la peinture l’a ensuite entièrement absorbé, le menant à embrasser pleinement sa vocation artistique en tant que peintre.

 

Kimia Pichdadian

En fervente défenseuse de l'environnement, Kimia Pichdandian s'exprime à travers ses oeuvres d’art, dénonçant inlassablement la sur consommation et l'omniprésence du plastique dans notre vie quotidienne. Les tapis tissés en corde plastique sont des oeuvres à forte résonance, sensibilisant le public à l'utilisation excessive de cette matière polluante.

L’une de ses oeuvres emblématiques est un tapis composé d'emballages, mettant en lumière la prévalence du plastique dansnotre alimentation quotidienne. Cette oeuvre, aux accents dumouvement artistique Pop Art, choque et interpelle, nous rappelant la gravité du déversement de plastique dans nos océans.Les cordes en plastique qu'utilisent les marins pour les pêches massives deviennent ainsi les matériaux d'une protestation artistique contre cette pollution alarmante. Dans un geste symbolique, elle tisse et tapisse à la manière des femmes des tribus Bakhtiar, (connues pour créer les plus beaux tapis, mais Kimia utilise des matériaux moins nobles pour mettre en avant des problématiques cruciales.) Née à Ispahan en 1992, une ville réputée pour son art et son architecture, Kimia s'inspire de son environnement en Iran ainsi qu'en France. Elle est une artiste pluridisciplinaire qui explore différents médiums, notamment la peinture et l'installation.

Cette exposition est organisée par Parisa Kazemi étudiante en mastère professionnel expert en commercialisation et en diffusion d'œuvres d'art contemporain à l'IESA en commissariat d'exposition.